La première ligne d'investigation pour le diagnostic de la maladie de Crohn est l'endoscopie (gastroduodénoscopie et iléocolonoscopie). La rémission endoscopique (guérison des lésions des muqueuses) n'est pas nécessairement en corrélation avec la rémission clinique (disparition des symptômes), et l'endoscopie serait donc toujours indiquée comme test de diagnostic de première ligne s'il existe une très forte suspicion de la maladie basée sur des symptômes antérieurs.
Par exemple, prenez un homme de 21 ans d'origine juive ashkénaze, dont les deux soeurs sont atteintes de la maladie de Crohn, qui a des antécédents résolus de diarrhée sanglante depuis un an, et dont les analyses sanguines révèlent une anémie et une carence en B12. Ce patient justifierait une endoscopie même s'il est asymptomatique au moment de la présentation.
Comme le note l'autre réponse, les marqueurs fécaux de l'inflammation (calprotectine fécale) et les marqueurs sérologiques de l'inflammation (ESR, CRP) pourraient être utilisés. Dans cette situation, leur utilité serait comme un test “d'exclusion” si la suspicion de la maladie est plutôt faible et que le but est d'éviter d'avoir à effectuer une endoscopie. Si ces marqueurs sont négatifs et qu'il n'y a pas de symptômes, il peut être approprié de reporter la réalisation de l'endoscopie jusqu'à ce que les symptômes réapparaissent.
Enfin, l'entéroscopie par capsule, l'entérographie par tomodensitométrie et l'entérographie par IRM sont des tests non invasifs qui peuvent être utilisés pour évaluer l'intestin grêle, qui peut présenter une maladie des muqueuses malgré l'absence de symptômes. Le scanner et l'IRM peuvent également mettre en évidence d'autres complications de la maladie de Crohn, telles qu'une fistule, un abcès ou une perforation intestinale, bien que ces complications se manifestent sans aucun doute par des symptômes.
Ref : Inflamm Bowel Dis. 2013 Jul;19(8):1645-53.