2015-05-13 19:45:41 +0000 2015-05-13 19:45:41 +0000
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Quels sont les risques sanitaires liés à la consommation quotidienne de 6 à 8 litres d'eau ?

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Y a-t-il des risques sanitaires liés à la consommation de grandes quantités d'eau à un moment donné ou tout au long de la journée ?

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Réponses (1)

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2015-05-14 04:32:55 +0000

Résumé

Le principal risque d'une consommation excessive d'eau est l'hyponatrémie (faible taux de sodium dans le sang). Alors qu'une personne en bonne santé qui boit 6 à 8 litres d'eau par jour a peu de chances de souffrir d'une hyponatrémie significative, les personnes qui boivent autant sont souvent atteintes d'une maladie psychiatrique qui s'accompagne de changements hormonaux mal compris qui peuvent en effet provoquer une hyponatrémie et les symptômes qui l'accompagnent.

Polydipsie psychogène

De nombreux patients souffrant de divers troubles psychiatriques boivent plus d'eau que la normale. C'est ce qu'on appelle la polydipsie psychogène. La cause est inconnue.1

Hyponatrémie : mécanisme

Les taux de sodium sont en étroite corrélation avec l'osmolalité sérique, puisque le sodium est le principal cation contribuant à la pression osmotique. Le corps maintient l'osmolalité sérique dans une plage étroite par la régulation de l'hormone antidiurétique (ADH, alias arginine vasopressine), une hormone sécrétée par l'hypophyse postérieure (alias neurohypophyse) à la base du cerveau en réponse à une augmentation de l'osmolalité sérique. L'hormone circule dans le sang et agit dans les reins pour augmenter la résorption de l'eau libre, diminuant ainsi l'osmolalité du sérum. En cas d'excès d'eau libre, la sécrétion d'ADH sera supprimée au maximum.

Chez une personne saine, la suppression de l'ADH se traduit par une urine diluée à une concentration d'environ 60 mmol/kg,4 ce qui (en supposant un taux de filtration glomérulaire normal) correspond à un apport en liquide d'environ 28 L par jour. Ce n'est qu'au-dessus de ce niveau que l'osmolalité sérique est significativement compromise.

SIADH

Malheureusement, de nombreuses personnes ne peuvent pas supprimer l'ADH de manière maximale. En conséquence, l'urine peut être compromise de manière “inappropriée” face à la baisse de l'osmolalité sérique. C'est ce qu'on appelle, de façon créative, le syndrome de l'hormone diurétique inappropriée (SIADH). Pour des raisons qui sont incomplètement comprises, de nombreux patients psychiatriques souffrant de polydipsie psychogène (voir ci-dessous) présentent le SIADH.3 Voici quelques-unes des raisons qui sont comprises :

  • Les médicaments, y compris les antidépresseurs (principalement les ISRS) et les antipsychotiques, sont des causes bien établies du SIADH.
  • La schizophrénie elle-même semble être associée au SIADH.
  • L'hyponatrémie chronique peut conduire à un “osmostat de réinitialisation” qui modifie le seuil de sécrétion de l'ADH par l'hypophyse.

Hyponatrémie : conséquences

La constellation de symptômes associés à l'hyponatrémie est appelée encéphalopathie hyponatrémique.3 Elle comprend : maux de tête, vision trouble, faiblesse, tremblements et crampes musculaires, nausées et vomissements, diarrhée, agitation, confusion. Elle peut évoluer, dans les cas graves, vers des crises d'épilepsie, le coma et la mort. Il serait extrêmement rare qu'une personne souffrant de polydipsie purement psychogène progresse jusqu'à ce point (en partie parce qu'il est probable qu'elle développe une conscience dépressive et cesse de boire de sorte que le rein puisse régler le problème avant de mourir).

Un point important est que le niveau d'hyponatrémie requis pour provoquer ces symptômes dépend largement de la rapidité du changement. Une hyponatrémie aiguë peut provoquer des symptômes à un niveau de 128-130 mEQ/L (normal 135-145 mEq/L). D'autre part, les patients atteints d'hyponatrémie chronique peuvent se déplacer avec un taux de sodium de 120-125 mEq/L sans symptômes.


Références

  1. M Biswas et J S Davies. Hyponatraemia in clinical practice ](http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2600061/)Postgrad Med J. 2007 Jun ; 83(980) : 373-378.

  2. Dundas B, Harris M, Narasimhan M Psychogenic polydipsia review : etiology, differential, and treatment. Curr Psychiatry Rep. 2007 Jun;9(3):236-41.

  3. Illowsky BP, Kirch DG Polydipsie et hyponatrémie chez les patients psychiatriques . Am J Psychiatry. 1988 Jun;145(6):675-83.

  4. Robertson GL. Chapitre 340. Disorders of the Neurohypophysis. Dans : Longo DL, Fauci AS, Kasper DL, Hauser SL, Jameson J, Loscalzo J. eds. Harrison’s Principles of Internal Medicine, 18e. New York, NY : McGraw-Hill ; 2012.

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